Faire de l’EMI une « grande cause nationale »

Après huit tables rondes, des déplacements sur le terrain et de nombreux échanges avec diverses organisations, dont Entre les lignes, les co-rapporteurs de la mission flash sur « l’éducation critique aux médias » ont livré mi-février leurs conclusions.

L’EMI bénéficie d’une pluralité d’initiatives, et ce depuis plusieurs années, mais « l’acquisition des compétences visée demeure trop souvent conditionnée au bon vouloir des acteurs concernés, ou rendue difficile par une offre foisonnante mais encore mal structurée », soulignent la députée du Nord Violette Spillebout (Renaissance) et le député de l’Oise Philippe Ballard (RN) dans leur rapport.

Alors que l’EMI s’inscrit dans la formation à la citoyenneté, elle souffre d’un « trop grand éclatement des dispositifs, conduisant à de réelles disparités territoriales », notent-ils.

Une discipline « à part entière »

Les co-rapporteurs estiment que l’EMI doit être affirmée comme « grande cause nationale », avec pour objectif de toucher tous les publics aux différents âges de la vie. Les actions actuelles sont majoritairement tournées vers un public jeune.

Parmi les dix propositions formulées par la mission flash, la nomination d’un délégué interministériel à l’EMI permettrait de mener une politique plus efficace notamment pour « mieux coordonner les différents volets ministériels ». Les co-rapporteurs appellent également à « faire de l’EMI une discipline à part entière », du CM1 au lycée, « avec des horaires dédiés », ce qui n’est pas le cas à ce stade.

L’accent est également porté sur la formation des professeurs à l’EMI, que les députés appellent à revaloriser. Ils ajoutent que les interventions des journalistes pourraient être encouragées, en valorisant notamment leur engagement.

Violette Spillebout a prolongé cette réflexion et fourni, avec Sylvie Merviel, professeure en sciences de l’information et de la communication, un autre rapport intitulé « Armer chacun dans la guerre de l’information », consultable en ligne.